Duvet d'eider, le plus beau duvet du monde
Le meilleur duvet au monde est un duvet de canard, le duvet de canard eider. Ce palmipède des contrées polaires est doté par la nature de capacités d'isolation extraordinaires grâce à son duvet unique lui permettant d'affronter baignades en eau glacée et vents violents.
Du nid à la couette
La récolte et la commercialisation du duvet d’Eider (ederdun en danois, origine du mot édredon) se pratiquent à petite échelle en seulement quelques endroits dans le monde. Cette activité traditionnelle remonte à un millénaire en Islande et à au moins trois siècles au Québec. L’Eider à duvet est la seule espèce de canard sauvage qui produit un duvet de calibre commercial. L'Islande produit 70% du duvet d'eider dans le monde, suivi par le Canada avec 18% puis le Groenland avec 6%. La Norvège, Russie et Finlande couvrent les 6% restant. Cependant le duvet d'eider ne pèse que 0.5 à 1% de la production mondiale de duvet, ce qui valide sa rareté et explique son prix très élevé.
Employé dans la fabrication de couettes haut de gamme ou de doudounes de luxe, le duvet d'eider trouve son marché dans les pays du nord de l'Europe et dans une moindre mesure en Chine et au Japon où une couette en duvet d'eider représente un puissant symbole de richesse. Les familles possédant une couette en duvet d'eider l'entretiennent avec précaution et se la transmettent en assurer sa rénovation avec une nouvelle enveloppe de couette. selon la dimension et le grammage de duvet, une couette en duvet d'eider peut coûter entre 3000 et 15000 euros. Heureusement, l'alternative d'une couette en duvet de canard ou d'oie neuf existe et c'est déjà le top du top !
Le canard eider, un drôle d'oiseau
On trouve le canard Eider à duvet dans tous les milieux maritimes côtiers autour du cercle polaire. Le palmipède niche en plusieurs colonies, souvent avec des densités considérables en nombre d'oiseaux par hectare. C'est un grand migrateur et un excellent plongeur.
La femelle eider niche le long des littoraux maritimes et sur les îles inaccessibles aux prédateurs terrestres comme les renards. Peu après son arrivée, elle choisit un site de ponte qu’elle prépare pendant quelques jours. Le mâle l’accompagne pendant cette phase et quand elle commence à pondre, à raison d’un œuf par jour, de gros œufs de couleur gris vert pâle. Elle en pond entre trois et cinq et les garnit progressivement d’une quantité croissante de duvet arraché à la partie postérieure de son abdomen avant de commencer à les couver.
La récolte du duvet d'eider
La technique de collecte du duvet est de prélever une partie du duvet pendant que la femelle incube, donc pendant la nidification. En effet, récolter dans les nids d’eiders après nidification est impossible car dès que la femelle entraîne ses canetons hors du nid, le duvet est dispersé par le vent et par les goélands à la recherche d’œufs abandonnés ou non éclos, s’enchevêtre dans la végétation, est dénaturé par la pluie et devient vite irrécupérable.
L’exploitation du duvet d'eider établit donc un extraordinaire partenariat entre l’homme et l'espèce animale : en échange de ce produit naturel aux qualités incomparables, l’homme garantit la protection de son habitat de nidification à l'oiseau. Les fruits tirés de cette récolte ont permis d’acquérir, de protéger et de mettre en valeur plusieurs îles et sites constituant des habitats de choix pour l’eider.
Les femelles ont un choix diversifié d’habitats de nidification et elles cherchent toujours à abriter leur nid. La végétation est le plus souvent herbacée, arbustive ou forestière. Mais quand le couvert naturel fait défaut et que l’opportunité se présente, les femelles vont fortement favoriser des nichoirs artificiels implantés par l'homme. Le cueilleur doit être très vigilant lors de la récolte car déranger l'oiseau brusquement ne lui laisse pas le temps de recouvrir les œufs par du duvet et les expose aux prédateurs tels les goélands. Pour permettre aux œufs d'aller jusqu'à éclosion, le cueilleur ne prend pas tout le duvet, le répartit sur les œufs et ajoute de la paille fine pour leur éviter le refroidissement.
Un duvet exceptionnel et rare
Pourquoi le duvet d'eider est-il si cher ? Vous l'avez compris, ce duvet magique par son parcours et sa production en symbiose avec la nature est rare car uniquement issu d'une collecte manuelle nid par nid sans élevage. Puis d'une chaîne d'intervenants multiples et successifs: les cueilleurs, l'acheteur de duvet brut, puis premier nettoyage et vente en gros, 2ème nettoyage et vente en gros, enfin, mise en oeuvre en usine de confection puis distribution et commercialisation. Autant d'étapes expliquant son prix très élevé!
Mais que de qualités pour cette matière première si noble ! Bien sûr les qualités inhérentes au duvet neuf comme la respirabilité et la thermorégulation. Mais aussi des différences le rendant si exceptionnel:
- Aucune plumette dans le duvet car il est prélevé en pleine nature et non issu de la plumaison après abattage
- Une cohésion unique des flocons de duvet liés entre eux par des petites barbules
- Une élasticité unique, le duvet d'eider reprenant sa forme et son volume original quel que soit l'écrasement.
A l'inverse, le duvet d'eider présente un pouvoir gonflant modéré autour de 450 cuin (sur une échelle de 300 à 800) compensé par son élasticité et sa cohésion. Ainsi, une couette en duvet d'eider sera mince et légère, avec un pouvoir isolant équivalent au meilleur duvet neuf d'oie ou de canard, mais moins volumineuse donc permettant une meilleure évacuation de l'humidité corporelle.
Avis aux amateurs ! Le délice de dormir dans une couette ou sur un oreiller en duvet d'eider est réservé à une "élite" dont la sélection se fait par le porte-monnaie. Vous pouvez toujours tenter de gagner au loto pour y accéder ! Sinon, pensez à une couette en duvet neuf de canard ou d'oie, prenez du duvet neuf, vous aurez déjà un produit de très grande qualité.